L\\\'Enfant qui venait du futur

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 Vous êtes LES PARQUES

          Vous connaissez bien les trois fameuses sœurs qui sont les déesses des Enfers : « Clotho, Lachésis et Atropos », celles qui coupent le fil de vie des humains sous prétexte qu'elles sont filandières, pour les envoyer dans l'au-delà? Et bien ces Déesses, c'est vous. C’est pas joli, joli. Mais cela vous plaît tellement de trancher, détruire déstructurer depuis les autres jusqu'à vous !

          Et puis, c'est pour la bonne cause ! Car vous, vous savez bien qu'il y a autre chose au-delà du néant quel qu’il soit. On y trouve des aventures fabuleuses, des images réelles se déroulant en simultané ici et maintenant. Pendant que je vous parle, vous avez déjà parcouru mille kilomètres dans un monde entré par la pointe fine de votre stylo, zéro placé comme petit trou de la lorgnette, et ce pour tourner à l’envers, en kaléidoscope noir et blanc, la terre devenue immense. Mais pourquoi vouloir en plus, la détruire? Pour son bien ? Vous en êtes sûr ?

          Lorsqu'un raisonnement aime ne pas exister, ce raisonnement souffre plus qu'un autre de ne pas savoir exactement, de quel côté il se trouve. Ici, le drame (déjà assez douloureux pour qui n'en a pas l'habitude), se double d'une sensation de démolition (état de destruction bien proche de la dépression), véhiculé par un processus de pensée ne reposant sur aucune dimension.

          Heureusement, cette situation sert d'anesthésiant à celui qui se regarde se détruire, et qui en même temps, se sent se détruire. Cela devient même lénifiant. Peut-être allez-vous réussir à vous dissoudre enfin ?  En effet, de temps en temps, vous pouvez avoir une lueur de compréhension et oublier que vous êtes limitativement continu. Vous pouvez pressentir une autre vie que celle que vous avez connue jusqu'à présent. Mais ne présageons pas hâtivement.

          En réalité, on ne sait pas comment raisonne un individu dont la pensée ne repose sur aucune dimension. C'est le doute le plus absolu. A-t-il seulement une forme de pensée ou une pensée qui ne se base sur rien pour penser?

Votre caractère :

          La certitude absolue qu'aucun changement ne peut vous arriver, vous enterre. Et l'attirance de ce qui n'existe pas, vous fait flotter. Alors, où êtes-vous ? C'est à devenir fou ?

           Pas du tout. Car pour vous, au contraire, cette situation vous arrange. Vous SENTEZ que vous vous détruisez solidement, et en même temps cela vous aide à en finir plus vite, à passer de l'autre côté du miroir… comme les Parques le faisaient autrefois sur le fleuve Hadès. Il y a une sorte de grandeur à savoir que l'on est solide et qu'on veut se dissoudre.

           Mais le savez-vous, puisque votre pensée ne repose sur rien ?

Les élans de votre cœur :

          HAINE ? On sait bien que la haine est l'autre visage de l'amour. En plus fort. C'est comme le whisky fait avec du blé :  c'est comme du pain… en plus fort. L'ennui est quelque part (où?). Au-delà du néant peut-être. Je n'en sais rien. C'est ennuyeux. Pour moi, pour l'instant, le néant n'est pas un bien. Je ne comprends même pas ce que la phrase veut dire. Mais je respecte votre opinion (avec difficulté), et quelle qu'elle soit. Je disais donc que quelque part, c'est ennuyeux, car vous en viendrez même à vous haïr vous-même. Et si vous faites cela, vous le ferez bien soigneusement en toute « continuité ».

Votre intellect :

          VIVE LES MALEFICES. Laffont, dit Robert de son petit nom, a édité un llivre de Roger de Lafforest, qui vous plaira : « Ces maisons qui tuent ». On y trouve des châteaux maléfiques, des logis qui ne portent pas bonheur. C'est-à-dire à parler franchement (eh mon Dieu, au point où on est, parlons franchement) on y trouve des maisons qui portent malheur.

          Roger y décrit des appartements pernicieux, voire mortels, pour les êtres vivants qui y demeurent. (Je transcris fidèlement ce qui est écrit sur la première page de couverture du livre. Ce n'est pas moi qui invente.) Quelles sont les cause ? Hein ? Radiations telluriques ? Rayons cosmiques ? Ondes de formes ? Lisez le livre. Non pas pour y échapper, comme vous le conseille gentiment RL dans sa collection : "Les énigmes de l'univers", mais pour les rechercher en bon représentant des Parques, que vous êtes !

Vos distractions :

          DATES : Les grands événements guerriers ont un fort impact sur vous. Vous seriez capable de vous recréer toute l'armée de Napoléon en soldats de plomb et de les placer sur un champ de bataille lilliputien. Alors là, vous la feriez avancer face aux armées russe, prussienne et autrichienne (que vous avez recrées également). Et tranquillement d'une façon "continue" vous les faites s'affronter à Austerlitz, à Sedan, à Waterloo. Les soldats tombent. Leur vie est fauchée en plein essor. Pour vous c’est jouissif, et même rigolo…

          Vous ne le déplorez surtout pas, en pensant à toute leur croisière future, se déroulant  dans un néant si confortable. Vous les poussez tout simplement vers un autre état. N'êtes-vous pas un peu en train de faire un transfert sur eux ? Ah ! J'allais oublier ! Vous savez qu'il existe un jeu ; « débarquement en Normandie fait en juin 40" ? Là, c'est un régal pour vos compulsions destructives.

Travail :

                        Celui que vous avez à faire, n’est pas prêt de finir ! !                 

A table :

          Tiens, vous voyez que la nappe a un fil qui dépasse ! Vous tirez dessus pendant tout le repas, et vous la détissez soigneusement avec une continuité tranquille. Personne ne se rend compte que les assiettes sont maintenant à même la table. Sauf le Négativiste que cela fait rigoler et l'Analyste qui prend des notes.

          Voici un exemple de plan de table, inquiétant :

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