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Lisbeth. Samedi 26/11/2011. Vive l’IMPRO !
http://euromarktinteractive.org/ le seul journal trimestriel européen sur l'Art et la Culture (en 15 langues).
Ces Ateliers d’Improvisation Théâtrale que nous donnons tous les mercredis soirs, Frank, Eric et moi, me ravissent. Une quinzaine de personnes vient des quatre coins de Paris et de sa banlieue, âges, sexes et compétences confondues. Comme nous sommes trois à diriger les échauffements et exercices à tour de rôle, nous avons la possibilité de jouer nous aussi. Nous nous amusons vraiment beaucoup.
Ce groupe en train de se former est formidable. La plupart désire prendre plus d’assurance pour parler en public, s’exprimer, vaincre sa timidité, comprendre ses propres agissements et ceux des autres. Quelques uns sont déjà des comédiens ou en passe de l’être. Ce qui au départ les surprend, est le fait que nous les recevions gratuitement.
Le moindre atelier de théâtre ou d’improvisation coûte trente euros le cours, quatre vingt dix euros par mois pour quatre soirs, ou huit cents euros pour l’année. Certaines Ecoles atteignent même les cinq mille euros pour une scolarité de six heures par jour, vacances non comprises.
Frank leur a expliqué qu’il nous arrive d’animer des stages en entreprises avoisinant ces prix là. Nous ne les pratiquons que si nous avons besoin de compléter, nos fins de mois, notre travail de communication et de journalisme étant parfois aléatoire et mal payé.
Par contre offrir des Ateliers à la carte pour particuliers, nous permet d’approfondir une recherche sur nous-mêmes et sur les autres dans des conditions exceptionnelles, la notion d’argent étant effacée. Donner est un enrichissement. Cela permet de faire des découvertes éblouissantes, qui nous échapperaient si nous étions tenus à une certaine rentabilité.
J‘adore les propos de Frank. Lorsqu’il dit cela, j’ai l’impression que grâce à lui, un monde d’échanges sans violence devient possible. Je sais, j’extravague une fois de plus. Mais le rêve n’est-il pas mon lot de prédilection ?
Mercredi dernier, j’ai proposé d’envoyer à chacun par mail, les exercices qui correspondent aux demandes. A l’occasion je les mettrai sur le Journal et sur le Blog… D’ailleurs, j’ai envie de commencer tout de suite. En début je vais recopier le papier que j’ai donné à Eric sur nos réflexions au sujet du « jeu » théâtral. Elles concernent aussi bien les comédiens que les enfants, les professeurs, les éducateurs, les parents, bref tout le monde. En effet, nous avons tous besoin de savoir quelle image nous donnons de nous et comment nous nous comportons face à telle ou telle situation.
Je cite donc ci-après, les quatre sortes de jeu : « Le jeu juste. Le sous-jeu. Le sur-jeu et l’exagération. Je livre ces précieux propos dans les pages suivantes.
DIFFERENTES SORTES de « JEU » en IMPROVISATION.
Pour s’exprimer, chaque acteur a à sa disposition, tout un panel d’expressions théâtrales corporelles et verbales. Il peut, selon les moments les utiliser tour à tour. Il est donc logique de connaître ce dont il dispose comme matériel afin de le survoler, lui et les atouts que ces matériaux peuvent lui apporter.
Qu’il se serve de texte écrit, qu’il fasse des matches d’improvisation, ou des spectacles d’improvisations théâtrales, le comédien a à sa disposition diverses approches du Jeu de théâtre. Grâce à ces méthodes, il peut améliorer et maîtriser sa prestation. A savoir, pour commencer :
1) LE JEU JUSTE, ou parler vrai. Il y a quelques années on citait Isabelle Adjani en exemple.
Dans « l’Ecole des Femmes » de Molière, elle avait été la première à prononcer d’une voix basse et pleine d’émotion : « Le petit chat est mort ». Les foules s’extasiaient devant la justesse de ses interprétations. Alors que cette prouesse n’était due qu’au contraste entre la pureté de ton et la grandiloquence des autres pensionnaires de la Comédie Française, qui n’avaient pas habitué le public à tant de simplicité. Jusque là, la Grande Maison approuvait ceux des siens qui en se drapant dans une cape réelle ou virtuelle, clamaient, la main partant du cœur pour une envolée vers le ciel : « Mais Moi Monsieur, j’ai la Légion d’HONNEUR ! », en appuyant sur le « LE » de Légion et en faisant traîner emphatiquement un tonalité sur - jouée sur tout l’ensemble. La tradition d’ailleurs n’en est pas encore complètement perdue.
2) LE SOUS – JEU. C’est un jeu juste, parce qu’il ne joue pas. Il ne cherche pas à être efficace. Il est en dessous de toute intonation, parce qu’il n’en a pas. Et c’est en cela qu’il peut être très efficace par contraste. Ce ne sera pas le naturel du jeu juste du bon comédien, c’est la façon de parler simple d’un non - acteur, d’un homme de la rue surpris par une caméra cachée.
3) LE SURJEU donne son paroxysme dans la façon de parler, les gestes et les grimaces du clown. Il en fait trop. De là, il parle faux. Mais il devient efficace et prend toute sa valeur, dans certaines circonstances bien précises :
(a). Au Cirque avec l’Auguste qui crie : « OU lala, lala », en secouant la main, courant jambes écartées, sautant d’un pied sur l’autre tout autour de la piste. Son nez rouge fait contraste avec le clown blanc, son compère, son faire–valoir, son repoussoir, celui qui parle vrai, platement, comme tout le monde.
(b). Aux Marionnettes, avec Guignol qui crie sur un ton nasillard : « Vous avez vu Gnafron les petits z’enfants ? » Par contre, il ne voit pas le Gendarme qui agite son bâton dans son dos. Et les mômes trépignent : « Attention, le Gendarme ». Les mains sur les hanches, secouant la tête et les épaule, Guignol bêtifie : « Mais où qu’il est le Gendarme ? Oh lala, lala ! », en insistant sur « est » et sur « la ».
(c). En match d’improvisation, le public adore les gros effets, la précision. Evitons tout de même de trop cadrer, trop installer une situation, creuser un trou, faire une béchamel, boire à gros glouglous. Bien sur, il ne faut pas faire dans la dentelle si l’on veut emporter le point en imitant un monstre, un demeuré, en mimant la surprise, la colère, le chagrin hurleur. On ne fait pas du Mime Marceau. Sauf… quand on fait du Mime Marceau et que l’on opte pour de belles envolées raffinées, poétiques, profondes, idéales. Ce sont ces moments bénis qui tiennent du miracle. On tombe alors sous le charme. Et on revient chez soi les yeux pleins d’étoiles, pleins d’admiration pour ces personnages hauts en couleur qui sur - jouent en bossus difformes, en dames de la haute au parler pointu, en grenouille hébétée et même en ventilateur déréglé. Attention à ne pas en rajouter, même si le public réclame à corps et à cris : « caca, pipi, zizi mort de rire ».
(d) Au Théâtre de Boulevard. Dans ce cas précis, privilégié, le sur-jeu a ses règles particulières.
Oui on joue faux, mais on fait un clin d’œil au public, pour lui dire par gestes, qu’on le fait exprès. On le rend complice. On lui fait des apartés en devant de scène, penché en avant, main perpendiculairement posée sur le coin de la bouche en cul de poule, pour que soit - disant le partenaire sur scène, ne puisse s’apercevoir de rien. Et pour ne rien manquer de cette pantomime qui tient tout le proscenium, chuchotant d’une voix qui porte à 300 mètres, il faudrait y mettre de la bonne volonté, ou bien être sourd et aveugle.
Le « SURJEU » est la carte de noblesse du Vaudeville. Il s’y déploie dans toute sa splendeur.
Rien n’est plus beau qu’un Feydeau bien joué. Tout est minuté, millimétré. Un célèbre dicton prononce : « Quand je vois un chapeau sur une chaise en lever de rideau, je me dis que Monsieur Feydeau ne l’a pas mis là par hasard ». Et en effet, « Le Dindon », « La Dame de chez Maxim’s », « La Puce à l’oreille », ou « Feu la mère de Madame », pour ne parler que des plus connus, sont des petits bijoux ciselés en profondeur, malgré l’apparente frivolité des sujets.
Le « SURJEU » du Vaudeville, qu’il soit de Feydeau, de Courteline, fait gronder les commissaires, se trémousser les cocottes, passer l’amant sous le tapis du salon qui s’ondule par vagues successives sous les pieds du mari. Il fait claquer les portes des placards sur des messieurs nus croisant dans des corridors d’hôtels sordides, leurs femmes, qui les yeux écarquillés ne voient rien du tout.
Pourtant, elles sont venues là tout exprès pour confondre le misérable. Mais, plus le mari en rajoute pour se cacher, plus il se casse la figure, éternue, marche sur le bas de la robe de la belle, et moins elle le voit. Le stratagème est voulu, fait « POUR ». Le public s’étouffe de rire, plein de reconnaissance. Il sait que l’on fait tout ça pour lui.
Comme il y eut un Boulevard du Crime, qui vers la Bastille ne produisait que des spectacles de grand Guignol, il y eut et il y a encore quelque peu de ci de là, un boulevard des « Vaudevillesques » , aux alentours du très parisien Boulevard des Italiens. Les auteurs contemporains vont pour y perpétuer la tradition. Ce sera « La cage aux folles » de Poiret et Serault, qui en sera la meilleure enseigne.
(e). Vient en cinquième position, le SURJEU des conventions. Il est célèbre avec ses «Sitcoms américains », ses « Séries franchouillardes », ses « Suspense et Grand Frisson » dans lesquels le héros de science fiction se transforme en ver de 2 m 50 à bouche de grenouille en gargouillant « Maison ». Avec le « Tarentino » giclant du rouge de partout, le « Théâtre NO » tressautant par saccades corporelles et verbales, le « Western », poursuivant les méchants indiens « d’avant qu’on reconnaisse le génocide », voilà du « SURJEU » qui s’avale inconsciemment comme si c’était normal d’accepter le paranormal ou l’illogisme . Il ne faut surtout pas oublier Marguerite Duras dont la voix se double d’un écho presque surnaturel, et Zola, Hugo… les autres. Mais là nous tombons dans le chapitre des catégories « A la Manière de…» des matches d’improvisation copiant les matches de hockey sur glace canadiens. Il faudra leur consacrer un chapitre spécial, après en avoir fini avec les différentes manières du JEU en général.
Derrière ces trois premières sortes de Jeu : le Jeu juste, le Sous – Jeu, et le « Surjeu », vient en quatrième, une des plus intéressantes catégories qui soit. Elle se nomme « l’exagération ». Cette forme « subtile » doit être utilisée pour plusieurs raisons. Celles-ci seront soit défensives, soit offensives. Elles se développeront dans toutes les expressions théâtrales qu’elles soient de match, ou de Spectacle.
4) L’EXAGERATION.
La frontière est très faible entre le « SURJEU » et l’exagération. Pourtant cette barrière représente un abîme. Tel joueur trop délicat pour user du sur - jeu, s’épanouira dans le dantesque avec délectation. L’exagération part d’un parler vrai, juste. Elle se déploie, se développe, tant dans le geste que dans le verbe. Le parlé exagéré, de faux devient vrai en allant au bout de sa folie. Le « SURJEU » exagère à peine, juste ce qu’il faut pour être «à côté de l’action». L’exagération est dedans, entraînant de plus en plus loin son histoire, par une créativité débordant le raisonnable. Et surtout, l’exagération va envahir jusqu’au geste.
Tout devient « DANTESQUE ». Le sujet gravit des échelons, insoupçonnés même parfois de son auteur. Les rebondissements deviennent des catastrophes grandissant exponentiellement. Le ton déborde le raisonnable. L’affligé hurle, se frappe la poitrine, se perfore les intestins avec un couteau qui sera tout à fait imaginaire en match… Ou bien encore avec un vrai coupe papier à bout rond, en spectacle d’improvisation théâtrale. S’il n’en a pas sur le champ il en cherche, faisant trembler dans sa course effrénée le plancher de la patinoire, ou de la scène de théâtre. L’exagération permet paradoxalement aux comédiens et au public de souffler. C’est une pause, un aparté, une illustration.
Mais cette pause ne va pas durer. Elle ne peut pas durer. Elle ne dure pas. Dans une rencontre de match, elle se termine avec le sifflet de fin d’improvisation de l’arbitre. Dans un affrontement, face à une agression brutale du joueur de l’équipe adverse, elle permet de reprendre le lead en faisant l’esclave qui accepte tout du tyran d’en face. Elle est si exagérée que les cris d’excuses, les précipitations à genou, les supplications, les hurlement de contrition, les simulacres d’auto punition, empêchent le tortionnaire d’ouvrir la bouche. Il est collé à sa victime qui, cramponnée à ses basques l’empêche de bouger d’un pouce.
« L’exagération » est une catégorie à elle toute seule, un style à part entière. Elle peut rejoindre la tragédie en faisant tomber les acteurs de Charybe en Scylla, ajoutant à la dégradation minime au départ d’un bibelot ordinaire, l’explosion de la colle sensée la réparer, l’inondation par perforation des tuyaux du lavabo prévu pour le nettoyage, la noyade du voisin attiré par le bruit, et même la mise à feu de la propriété prêtée par la belle – mère, pour cacher la catastrophe derrière un soit - disant accident de bombonne de gaz. Les accumulations de bêtises vont en grandissant, jusqu’à la venue des pompiers et de la police, emportés eux aussi par l’explosion qu’ils provoquent en faisant sauter le château, les écuries et leur grande échelle en même temps.
Puisque l’exagération peut être admise comme catégorie de luxe et faire partie de l’entraînement offensif et défensif des matches d’improvisation, on pourra dire qu’elle se place 48ème dans le classement des « A la Manière de … » avec les catégories chantées, muettes, musicales, avec accessoires, fusillades, zapping, etc et surtout avec les traitements de genre. Je cite :
D’abord la Fiction, le Peplum, le dessin animé, le théâtre Japonais, le style cape et épée. Puis les auteurs internationaux tels que Corneille, Shakespeare, Goldoni, Garcia Lorca, Faulkner, Hemingway, Racine, Tchekov, Dostowyeski, Anouilh, Courteline, Claudel, Beckett, tant d’autres. Pour tout cela, il faut remercier l’improvisation qu’elle soit de match ou de divers Spectacles d’improvisation théâtrale.
Mêlant théâtre classique et création permanente immédiate, elle nous permet de perfectionner notre culture mondiale, de défendre avec la langue française, les divers parlers européens et autres dialectes internationaux, soutenant leur survie précaire face au langage anglo - saxon, promis au devenir universel.
Nos vieilles langues feront bientôt partie des dialectes oubliés, gardés dans des musées sonores vides de visiteurs, traduites maladroitement par les traducteurs simultanés de l’informatique et peut-être aussi maintenues maintenant en vie grâce à l’Improvisation.
En numéro .5 ) nous trouvons « L’INTENTION ». On y distingue : les degrés, la diction, et la voix qui comprend le timbre, l’étendue, et la modulation.
Les DEGRES. Le jeu du comédien comporte, comme l’humour, plusieurs degrés :
a) Au premier degré, l’improvisateur parle et choisit de créer son texte le plus simplement possible. Il veut faire passer son message, directement sans subtilité.
b) Au deuxième degré, l’acteur introduit des finesses de jeu qui font un clin d’œil au public.
c) Avec le troisième degré, le jeu semble se dérouler comme au premier degré. Mais le regard vague que le comédien porte sur son action et sur son environnement, montre qu’il se délecte de la platitude de son action, ou alors qu’il s’en désintéresse. En bref, il se regarde se regarder et incite le spectateur à en faire autant. EXEMPLE : L’improvisateur fait une action, (repeindre fictivement un mur, lire un journal, tricoter des chaussettes), mais son discours dément ses activités, ou souligne visuellement un détail non dit dans ses paroles. Le public ne s’y trompe pas. Il apprécie la dissociation, source de gags et/ou de finesse.
-- La DICTION. La façon de prononcer est primordiale. La première règle est de bien prononcer pour bien se faire comprendre. Puis il est nécessaire d’accorder son élocution au message que l’on veut faire passer. Et enfin, il est intéressant de truffer son texte d’accents, d’expressions diverses, particulières, de locutions visant à situer et le personnage et ses origines.
-- La VOIX. Les intonations (timbre, étendue, modulation) de la voix dictent le sens du texte prononcé. Une même phrase peut sortir de son contexte et peut vouloir dire tout le contraire, selon « l’air de la chanson ». Prenons par exemple cette simple phrase : « Bien sûr, tu as raison ».
Cette constatation sera méprisante, ou amusée, admirative, amoureuse, moqueuse, etc.
Il suffit de monter la note sur la dernière syllabe, ou au contraire la baisser pour tout changer.
Une méthode d’écriture musicale pour metteur en scène, comédien ou animateur, est en train de se construire. Ecrite sur une partition musicale, elle va pouvoir donner à l’utilisateur, la musique exacte que l’auteur, ou le réalisateur a prévue. L’emploi de signes indiquant les quarts, huitièmes ou seizième de tons est extrêmement facile à utiliser.
PORTEE MUSICALE de la VOIX. (Ou portée verbale)
Il existe, à l’usage des comédiens, auteurs et metteurs en scène, la possibilité de donner des indications musicales au sujet des textes. La méthode propose une notation portant sur le rythme, la hauteur, les pauses de la voix.
Il est possible par ce moyen d’imposer, ou tout au moins de suggérer, une musicalité fine qui, par cette précision, dévoile l’intention. Comme pour une chanson, le texte écrit se trouve ainsi doté d’une portée démultipliée, permettant ce chant modulé, qui traduira exactement les volontés du metteur en scène, et des auteurs. Même livré à lui-même, le comédien, grâce à ces indications comprendra mieux son propre jeu et les atouts qu’il peut en tirer.
Mais pourquoi ne parler de cette méthode qu’aux gens de spectacle ? Elle fut utilisée de nombreuses fois en Séminaires pour entreprises. Quoi de plus utile professionnellement lorsque l’on se trouve devant un client, son patron, des collègues, des concurrents, que de pouvoir non seulement maîtriser sa voix, sa diction, éventuellement ses émotions, son langage bien sur, mais aussi et enfin cerise sur le gâteau, gérer cette « intonation » si précieuse qui reflète l’intention ?
Car cet atout si précieux qui peut servir au boulot, se trouve également efficace dans la vie privée, sociale, familiale, amicale et bien naturellement amoureuse. Des stages pour particuliers les utilisent avec bonheur. En effet, savoir ce que cache la phrase banale assénée par dessous la jambe, permet efficacement de parer au grain.
-- Tu as oublié le pain ? Peut vouloir dire selon les vibrations : « Imbécile » (si le son tombe en fin de phrase). Ou alors : « Mon pauvre ! » (si la question est monocorde). Et encore : « Mon petit chéri » (en faisant zigzaguer la note principale du début à la fin).
Quel plaisir de dominer cette musique lourde de sens et de pouvoir la traduire à travers la langue d’autrui. Au delà du plaisir, se trouve le confort de comprendre mieux où l’on se trouve, pour déjouer les pièges cachés du double langage. Plus encore, nous avons enfin à chaque instant, la protection de cette connaissance qui nous alerte en cas de danger.
« Sur-jeu, sous-jeu, ton juste, sincérité, mensonge, peur, timidité, arrogance, tendresse, surprise, énervement, violence, se lisent dorénavant avec cette «science » de la mélodie vocale. Le déchiffrage d’un texte écrit s’accompagnera de l’écoute sur le parler d’autrui et surtout sur la gestion de son propre langage. L’avancée est immense, dès lors que le désir de manipulation est écarté. On peut alors sans crainte, avoir sous la main, non seulement les notes placées sous le texte écrit en vue d’être joué, mais de plus les signes musicaux des phrases qui sont utilisées le plus fréquemment en société. On va posséder aussi par la même occasion, les explications indiquant le sens de telle ou telle modulation. » Fin de citation.
J’espère que ce résumé intéressera la foule des personnes avides de rompre avec l’isolement, la peur, la violence et je les invite à venir nous rejoindre le mercredi ?