L\\\'Enfant qui venait du futur

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Vous êtes L'ANTIMARCHEUR

           Vos connaissances sont illimitées… mais vous les piétinez avec insouciance.

           Vous êtes le Roi des illusions ! Vous reculez… en faisant semblant d'avancer… tout en ne bougeant pas ! Et attention cela peut faire mal !

           Vous connaissez vos états d'âme successifs, ou simultanés. Mais rien ne semble vous intéresser…. Personne ne sait sur quoi vous vous appuyez, ni où cela va vous mener… et vous non plus d'ailleurs.

           Ou alors, si vous le savez, c'est toujours lorsque tout est confus.

           L’explication est très confuse pour nous. Vous paraissez exister pourtant ! Cependant on ne peut pas vous saisir. Vos marques profondes ne veulent donc rien dire ? Vous ne voulez ou ne pouvez pas les traduire? Vous pouvez ou ne voulez pas les transcrire ?

           Et si vous essayez, cela devient pire.

           Alors vous choisissez cette seule parole sincère parce que libre que possède le peuple, et  vous la barbouillez discrètement sur les murs. Vous laissez cette marque faible, pour prouver que l'humanité résiste quand même à des forces trop impalpable…. Mon pauvre petit…

           Vous voulez conserver jalousement cette dernière énergie qui reste aux petits, comme aux grands de ce monde, cette dernière voix ultime, quand ils ont tout perdu : la voix des Antimarcheurs. Ah ! Que c'est beau !

Votre caractère :

           Vous savez beaucoup de choses, et même beaucoup trop ! Vous connaissez tous vos états d'âme successifs et simultanés. Vous vous en moquez complètement ? Et pourtant « VOUS AGISSEZ ! » Vous ne vous reposez sur rien. Léger, sautillant fermement, vous allez en avant, en arrière. Mais personne ne sait vers quoi cela va vous mener. Pas même vous.

           Sauf lorsque les choses ne sont pas claires. C'est clair ? On croit voir vos traces de pas dans le sentier, marchant à contre-courant. Mais vos marques profondes, obscures, ne sont que des gribouillis ou des graffitis, que vous ne voulez, ni ne pouvez traduire. Bon courage !

Les élans de votre cœur :

           LE CŒUR ? C'est le truc que vous avez d’écorché. Lorsque l'on y touche, vous criez ! Laissez-le messieurs, je vous en prie. Ne l'effleurez pas avec des pincettes, des gants, un pot de vaseline… Aussi bien, c'est pourquoi vous terminez tout, avant même que vous ne commenciez.

           Vous voudriez donc rester vieux garçon ou vieille fille ?

           Allons, allons. Encanaillez-vous !

           Montez jusqu'à Bastille, vous y rencontrerez les 1789 ANTIMARCHEURS des deux sexes, les opposés à la marche en ligne droite, pour prise de Bastille. Si vous n'y trouvez pas votre bonheur !

Votre intellect :

           BIBLIOTHEQUE : Vous aimez bien lire, non pas à rebours en commençant par la fin, mais comme Pénélope, démolissant votre ouvrage avec flottement et sans chronologie. Si votre cœur ne se déchire pas d'impuissance, alors l'histoire ne vous plaît pas. Rappelez-vous le jour où vous avez réussi à faire enfin une rédaction de logique ! Vous avez failli en mourir !

           BAUDELAIRE : Ce poète maudit et destructeur n'a pas écrit que les Fleurs du Mal. Car, dans ses bons jours, il était en toute simplicité un Antimarcheur ! Eh oui comme vous ! Est-ce bête ? La preuve ? La voilà avec ce texte qui disait bien ce qu'il était capable de dire :

           « Un parfum nage autour de votre gorge nue, Ô beauté, dur fléau des âmes, tu le veux… avec tes yeux de feu, brillants comme des fêtes, calcine ces lambeaux qu’ont épargnés les bêtes. Et, au fond de l'inconnu pour trouver du nouveau (c'est un vulgaire collage de ma part, pour vous souligner encore plus comment Antimarcher !),  point n’est besoin d’aller. »

           Youpi ! ! !

Vos distractions :

           CHANSON : Ris donc paillasse, va donc peindre ta face !

           DORMIR : Vous souffrez parce que vous ne savez qu'anti-dormir !

           DANS LE TRAIN : Vous souffrez parce que vous allez de l'avant, sauf si vous vous asseyez dans le sens contraire de la marche ! Ouf ! ! Mais non, je me trompe… Cela ne va pas non plus, car un Anti - marcheur n’aime pas non plus reculer, il n’accepte que de « anti – reculer ».

Travail :

           Dans la rue, tant que la foule marche, on ne peut pas vous reconnaître. C'est quand elle s'arrête que l'on s'aperçoit que vous anti-marchez fermement. Vous seriez bon pour faire une bonne anti - circulation en costume de police de proximité.

A table :

           En réunion d'amis ou de travail, veillez surtout à ne pas vous mettre à côté d'un Fonceur ou d'un Shérif. Le premier risque de vous étouffer et le second de vous arrêter. Ce qui serait un comble pour l’Antimarcheur que vous êtes !

Regardez donc le plan de table à l’endroit !

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