L\\\'Enfant qui venait du futur

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Vous êtes Le MORNE

          Oh combien de marins… combien de capitaines… qui sont partis joyeux pour des courses lointaines...  dans ce morne horizon se sont évanouis ?

           Et l'écho répond  =  « Oui combien ? »

           Le Morne individu (homme ou femme) arrivé à ce stade de raisonnement par l'absurde de la réalité d'une « non – réalité », aborde la vie avec une certaine tristesse fataliste. Cette sensation (continuellement stable), véhiculée par une pensée non dimensionnelle, le prive de position stable.  (Est-ce assez clair ? ) 

           Pauvre Morne dont la « latence » morne se renforce de plus en plus, face à cette attente morne. La boucle se noue. Vous attendez passivement en mâchant des loukoums, la preuve d’une négativité, qui apporterait la « non-preuve » de la positivité, comme preuve d'une preuve… qui n'en serait pas une. (C’est de plus en plus clair, non ?)

           Vous, vous déplacez sur une terre plane, finie à l'horizon par le manque de facette de vos yeux mornes (voilà une description de vous dont je suis assez fier. Mais si ça ne vous semble pas assez clair, vous pouvez toujours reprendre tout votre « Test Instantiel » à zéro pour essayer de voir si un « Signe Instantiel » plus performant pourrait vous faire basculer dans un « Personnage Instantiel » moins « MORNE »…  Courage !

Votre caractère :

          Hélas, vous vous laissez flotter dans la vie, avec une tristesse fataliste. Vous faites partie de ces générations sacrifiées en holocauste, à une sacro-sainte société, imbue de ses droits. Comme ces droits sont ceux du plus fort, qui allient la brutalité à la raison, vous ne pouvez que vous incliner. Un sentiment d'absurdité vous englue dans une attente passive. La boucle est nouée.

           Vous êtes comme un rat de papier plat, cerné par la mine du crayon. Vous ne voyez pas grand chose de là où vous êtes. Finalement, c'est assez morne. Pourquoi ne pas changer de position ? Ailleurs ce ne peut être que moins mou !

Les élans de votre cœur :

           AH LE COEUR ! Un soupir. Combien de conquêtes ? Combien de soupirants ? Combien de fleurettes, de filles de haut rang (tout cela est de mise au masculin comme au féminin, bien entendu !)… qui sont partis joyeux avec l'amour en tête… prêts à passer sur vous, (avec vous, serait plus juste, mais donnerait à la rime, un pied de trop)… le reste de leur vie… (je ne trouve aucune rime en « an », « banc » ne veut rien dire, « plan » est trop engagé...

           Ah oui ! : « Temps » ! Mais c'est bien sûr, bon vieux, mon vieux, bon Dieu, mon Dieu… concluons : le reste de leur temps ! (Oui, d’accord, temps fait un peu mortuaire, mais traçons).

           Je reprends tout pour la clarté du poème sentimental. Ah ! Combien de conquêtes, combien de soupirants, combien de fleurettes, de filles de haut rang, qui sont partis joyeux avec l'amour en tête, prêts à passer sur vous le reste de leur temps… et dans ce présent morne se sont évanouis… 

          Ah, c’est beau ! Et toc ! Prenez-en de la graine...

Votre intellect :

           AH ! LA TETE : Bien sûr tout le monde n'aime pas s'agiter comme une bouteille d'orangina, que ce soit physiquement ou intellectuellement. Mais pour vous, c'est flagrant. La pulpe reste au fond. Je me demande en vous regardant : « Le néant étant une chose qui existe pour vous… je reste sceptique quant à la valeur du non-néant…. 

           La pulpe, (si pulpe il y a) se colle au cul de la bouteille avec obstination, et pour parler un peu crûment, d’une façon continue. Ah, j'y crois pas. Je regarde à travers le verre dans lequel flottent les bulles de tes pensées intellectuelles (tu te demandes), mélangées avec l'image du Président de la République. Je ne te raconte pas. Mais voilà que je parle comme vous.

            Enfin comme toi. Bien sûr que si, comme toi, puisque je te décris.

Vos distractions :

           TRISTESSE ! Vous pouvez lire ce livre, le célèbre roman de Françoise Sagan des années 50. Le titre parlait de tristesse, à qui elle disait bonjour (on n'a jamais compris pourquoi...) En effet pourquoi "Bonjour Tristesse",  puisque c'était justement un très mauvais jour, pour l'héroïne du livre. Comme pour vous ?

           Mais on doit reconnaître, que c'en était un (de bon jour) pour l'héroïne de la belle aventure = « Françoise Sagan soi-même », propulsée, figure de proue médiatique de la jeunesse dorée de l'époque, et qui n'avait pas besoin du Goncourt-Femina (pour vivre).

           Quant à vous (car c'est de vous dont il s'agit, et je sais bien que c'est la chose qui vous intéresse avant tout), vous n'en avez rien à faire de Sagan. Vous avez votre tristesse bien à vous et je ne pense pas que la Galéjade de pousser la petite amie de votre père au suicide comme la charmante jeune fille du roman, puisse vous sortir de votre léthargie. En tout cas pas suffisamment.

           Mais je ne vois rien d'autre à vous proposer comme distraction pour l'instant.

Travail :     Bof ! !

A table :

           Oh combien de convives, et combien de serveuses qui étaient partis joyeux pour des dîners de gueuses, après trois heures d'ennui, près de vous accotés sur la nappe tachée, se sont endormi-is ? (le deuxième « is » est mis ici, pour la rime alexandrine. Sans quoi, il manque un pied (beau)).

          Enfin, on n’est pas là pour rigoler, mais pour dîner mornement.

          Voici donc un plan de table, le moins morne possible :

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