L\\\'Enfant qui venait du futur

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Les Delpierre. 06/2012. Ile de La Palma.

         
          Ayant enfin obtenu un rendez-vous avec le Professeur Ramirez, Maggy et Gérard étaient arrivés tôt le matin à l’Horizon Hôtel de La Palma. A la douane, Gérard il n’avait eu aucun problème. Seule sa carte d’identité Française avait été exigée. Pour Maggy le visa n’était pas non plus nécessaire. Mais son passeport américain était nécessaire. Heureusement que pour venir en France, elle l’avait emporté dans ses bagages.

         

          L’hôtel était l’un des plus tranquilles de l’île. A quatre kilomètres seulement du centre de Palma de Majorque, et à peine à quinze minutes de l’aéroport, il était juché sur une petite montagne. La vue était splendide. Le calme olympien qui y régnait, reposait et revivifiait les habitants, à cette délicieuse époque de l’année ou il fait déjà beau et chaud.

         

          Ils prirent leur petit déjeuner sur le balcon de leur chambre, en admirant la ville et l’océan, du haut de cette colline. L’air légèrement frais de ce début de matinée était loin d’être désagréable. Au contraire il apportait une petite touche rafraîchissante à l’atmosphère à cette période ou déjà l’été  s’annonçait à grand pas.

         

          -- Qu’a-t-on comme renseignements sur les personnes qu’on doit rencontrer? Demanda Maggy inquiète.

         

          -- Apparemment, les Chercheurs en question n’ont pas encore trouvé grand chose sur la « Téléportation d’objets ». Ils ont seulement découvertdes informations sur la « Téléportation Quantique ». Ils ne savent déplacer les informations que sous forme de « Photon ». Ils pensent toutefois que dans les dix ans à venir, l’échange d’information entre deux points séparés sera une réalité qui révolutionnera tout le secteur de la communication, et ceci quelle que soit la distance. 

         

          --  Mais, poursuivit Maggy, sur es Chercheurs eux mêmes, tu ne sais rien ? 

         

          --  Sur les Chercheurs, non, répliqua Gérard. A vrai dire, le seul tuyau que nous ayons, c’est qu’apparemment, ils semblent avoir réalisé un exploit. Il s’agit d’une étude de faisabilité financée par l’A.S.E, l’Agence Spatiale Européenne. Plusieurs labos internationaux, dont un certain nombre d’entre eux seraient Européens, sont actuellement sur le coup. Et apparemment, on ne peut douter du sérieux de ces recherches.

         

          --  Finalement, tu penses pouvoir apprendre quelque chose de ce Professeur Manuel Sanchez Ramirez ? Demanda Maggy. 

         

          --  Oui. Mais d’après l’ambassadeur d’Espagne, l’équipe est si débordée en se moment qu’elle n’accorde en principe pas d’interview. Mais après que mon père ait insisté après de l’Ambassade, les choses se sont arrangées. Le responsable du projet a déclaré qu’il ferait une exception pour nous. Il faudra donc peut être nous attendre à un peu d’animosité de sa part. Je compte un peu sur toi, pour dégeler l’atmosphère ma chérie.

 
          --  Alors, comme d’habitude, les corvées sont pour moi ? Je dois aller jusqu’où « Pour leur être agréable », comme tu dis !

         
--  Contente-toi de ton sourire et de leur parler de ton père. Cela devrait suffire, je pense. Maggy se mit à rire.

 
          --  Je te remercie pour le rôle de « fille à papa » doublée d’une potiche ! Mais son indignation n’était que factice et Gérard la prit dans ses bras pour faire semblant de la consoler.

 
          Lorsqu’ils arrivèrent au Centre de Recherches, le professeur Ramirez, après les avoir fait poireauter un bon moment, reçut finalement le couple vers midi. L’interview promettait d’être tendue. A peine assis en face de la sommité, Gérard se lança dans le vif du sujet.

         
          --  Cher Professeur, veuillez nous pardonner notre insistance à vouloir vous rencontrez aussi vite, mais nous devons nous envoler très bientôt pour Canberra en Australie. Nous avons obtenu un rendez-vous avec quelques uns de vos confrères qui travaillent à « l’ANU », sur le même sujet que vous. Vous êtes sans doute au courant de leurs recherches ?

         
          Maggy et Gérard avaient convenu entre eux, d’attaquer bille en tête s’ils sentaient que l’entretien démarrait mal. Comme ils avaient attendus près de deux heures, ils sentaient que cela commençait mal.

         
          --  Oui, en effet. Je connais « l’ANU ». Mais je doute d’avoir suffisamment de temps pour en parler sérieusement, nous avons un travail fou ici. En quoi pourrais-je vous être utile. C’est alors que Maggy,diplomatiquement contra attaqua.

         
          --  Professeur, permettez moi de me présenter. Je suis Maggy Pullman, la fille du banquier Pullman de New York. La haute finance s’intéresse de près à cette nouvelle technique qu’est l « Téléportation ». Comme nous sommes, mon ami et moi, des journalistes d’investigation à la « CNN », mon père m’a chargé de faire une étude discrète sur la crédibilité de ce projet, auprès des Centres qui y travaillent.

         
          Si les résultats sont positifs, des physiciens spécialisés seront délégués pour venir s’entretenir plus professionnellement avec le Centre qui aura retenu notre attention. A ce moment là, les banques seront prêtes à investir de grosses sommes d’argent dans le projet.

         
          Maggy avait débité ce mensonge, avec un aplomb digne d’un politicien de haut vol ? Le Professeur Ramirez l’avait écoutée avec attention. Il attendit quelques secondes avant de lui répondre.

         
          --  Je vous prie de m’excuser, mademoiselle Pullman. Je ne voulais pas du tout me montrer discourtois avec vous. Mais il est vrai que nous travaillons beaucoup sur ce projet en ce moment. Et comme vous le savez sans doute, nous ne sommes pas les seuls sur le coup. « LANU » de Canberra est justement l’un de nos concurrents. Nous ne voulons pas être pris de vitesse par une de ces équipes rivales. C’est la raison pour laquelle nous essayons de ne pas nous disperser. Mais je tiens à vous rassurer. Je trouverai toujours pour vous, le temps nécessaire pour vous fournir toutes les explications qui vous serons utiles.

         
          Gérard voyant que les choses s’arrangeaient au mieux, reprit la parole.  

         
          --  Auriez-vous un moment pour déjeuner avec nous aujourd’hui ? Nous serions un peu plus tranquilles pour discuter. Et nous vous promettons de ne pas abuser de vos précieux instants.

         
          --  Pourquoi pas, répondit le Professeur d’un ton radouci. J’allais vous en prier. Et ensuite, si vous le voulez bien, je vous présenterai cet après midi, à mon équipe. 

         
          --  Mon Dieu, comme l’argent ouvre bien les portes, ne put s’empêcher de penser Gérard.  

         
          Si le Professeur s’était montré cassant au premier abord, il se révéla pendant tout le repas,  intarissable, et même très prévenant avec le couple.

         
          --  Avez-vous un minimum de bagage scientifique pour pouvoir suivre mes explications sur ce sujet ? Sans vouloir vous offenser bien sûr. Demanda-t-il en préambule.

         
          --  Nous sommes naturellement loin d’avoir votre niveau Professeur, répondit Maggy. J’ai toutefois une agrégation de droit, une de lettre et une de mathématique. Mais en physique, ma connaissance est plus modeste. Gérard, par contre a un bagage scientifique plus poussé que le mien.  C’est une des raisons pour laquelle il m’accompagne.

         
          --  Vous devriez donc raisonnablement suivre mon discours. Mais si par hasard je m’emballais sur un terrain que vous ne pourriez suivre, arrêtez-moi. J’essayerai alors de faire plus simple. Je vais démarrer du début. Tout d’abord, en 2001, le Docteur Eric W. Davis, fut mandaté par l’Armée de l’air des Etats-Unis pour effectuer une étude sur le sujet. Il la termina en 2004. D’après  ce rapport, il a pu différencier en cinq catégories, ce que nous appelons la «  Téléportation ».

         
          --  Tout d’abord, parlons de la « Téléportation – SF », SF signifiant « Science Fiction ». Cette définition désigne le transport désincarné et instantané de personnes ou d’objets inertes à travers l’espace, par des moyens technologiques avancés. Le rapport du Docteur Davis, ne s’étend pas sur ce type de « Téléportation ». Il l’a même écarté de son étude,
pour cause de fiction, justement.

         
           Passons maintenant à la « Téléportation – VM ». « VM » signifie ici « Métrique du Vide ».  La Technique consiste à transporter des personnes ou des objets inertes, à travers l’espace, en utilisant la déformation de la courbure de l’espace-temps, en créant ce qu’on appelle communément  des « Trous de Ver », à des vitesses « Supra – Luminiques ». Mon discours est peut-être un peu hermétique ?

         
           -- Ne vous inquiétez pas Professeur, répondit Gérard. Nous avons tous regardé dans notre enfance, « Sliders : Les Mondes parallèles» cette série télévisée, dans laquelle les héros empruntent des « Trous de Ver »,  qu’ils appellent : « Vortex ».

         
           --  C’est effectivement un bon exemple, approuva Ramirez en souriant. Mais la technologie employée pour y parvenir, est vraiment de la fiction pure. Cela me fait toujours rire, lorsqu’il m’arrive de visionner un de ces épisodes. Je ne peux pas toujours y échapper, mes petits enfants, en sont friands. Le Professeur baissa le ton en fin de phrase, comme s’il avait peur d’être entendu.

         
          Finalement, en ce qui concerne ce type de « Téléportation », le rapport demandait à l’époque  que cette voie soit examinée avec beaucoup d’attention. Les Chercheurs pensaient qu’une étude approfondie du sujet, pouvait être réalisable dans l’avenir !

         
          N’oublions pas la « Téléportation – Q ». « Q » veut signifier ici « Quantique ». C’est le transport d’une particule ou d’une énergie, soit isolée, soit groupée comme des baryons, protons et neutrons, des électrons, des photons atomes ou ions, dirigée vers un autre système. Et c’est justement  sur ce type de « Téléportation » que nous travaillons actuellement, mon équipe et moi.

         
           Et pour finir, je vous parlerai de la « Téléportation – E ». Le « E » signifie « Exotique ». Elle concerne le transport de personnes ou d’objets inertes, à travers  d’autres dimensions spatiales ou univers parallèles. Pour comprendre ce type de transport, il faut intégrer les notions de « Multivers », les « Théories des Cordes » et la « Cosmologie Branaire ». Suis-je assez clair ?

         
           --  Je connais un peu la notion des « Multivers » et la « Théorie des Cordes ». Mais en ce qui concerne la « Cosmologie Branaire », j’aimerai Professeur que vous me développiez un peu la chose, demanda Maggy un peu perdue.  

         
           --  Excusez-moi, je me suis laissé emporter. Apparemment la théorie des « multivers » ne nous est pas complètement étrangère, si j’ai bien compris ?

         
          --  En effet ne serait-ce que sur cette dernière théorie, plusieurs séries télévisées ont montré  des héros sautant d’un univers à l’autre, au moyen d’une sorte de montre qui leur ouvre un passage multidirectionnel. Mais il semblerait que leur appareil ne soit pas bien réglé, car ils ne peuvent pas rentrer chez eux. Répliqua Maggy, toute contente de se souvenir de ces banales émissions « SF ». 

         
           Le professeur approuva.

         
           --   C’est tout à fait ça. J’ai eu l’occasion de voir, toujours grâce à mes petits enfants, un épisode ou deux.

         
           Gérard nota à cet instant, que l’ambiance s’était nettement réchauffée entre eux. De toute évidence, le professeur s’amusait de plus en plus. C’était bon signe pour la suite de l’entrevue.

         
          --  Revenons à la « Cosmologie Branaire ». Comment vous expliquer cela ? Puis-ce que vous comprenez assez bien la théorie des « Multivers », imaginez que chaque univers soit entouré, enfermé même, dans une enveloppe appelée « Brane ». Cet univers et son enveloppe sont regroupésdans une autre gaine beaucoup plus grande, une superstructure, ou un Multivers », si vous préférez.  Cette hyper-structure envelopperait tous ces univers dits « Branes », présents au même, endroit mais dans des dimensions différentes.

         
           Cette théorie « Branaire » vient en complément, et surtout au secours de la « Théorie des Cordes », afin de tenter de résoudre un problème dit hiérarchique dans ladite théorie. Comprenez-vous mieux maintenant la « Théorie du Branaire »?

         
          --  Oui merci, approuva Gérard. Cette explication est pour vous, certainement plus simpliste que pour nous. Mais elle a au moins le mérite de nous éclairer un peu sur ce bizarre phénomène des « Multivers »

         
           --Bravo. Je continue donc. Je vais vous parler maintenant de la « Téléportation – P ». La lettre « P » et mise ici pour désigner la parapsychologie. C’est le transport de personnes ou d’objets inanimés par des moyens paranormaux. Ce type de téléportation a retenu, ces dernières décennies,  l’intérêt de l’armée Américaine, précisemment pour les implications qui pouvaient en résulter.

         
           Mais si l’on parle de téléportation, il faut penser aux voyages dans le temps, qui semblent faire partie de la même branche parapsychique. Mais ce n’est plus du tout ma spécialité. Je ne peux pas vous en dire beaucoup plus là-dessus.

         
           Je ne peux que vous parler d’une expérience menée  par la marine Américaine remontant au 12 Août 1943. On prétend qu’au cours de ce test, un navire, nommé « USS Eldridge », aurait été téléporté dans l’espace et le temps.

         
          Les résultats figurent aux archives de la marine Américaine elle-même. En effet, le navire aurait été vu à quatre cents kilomètres du lieu de la démonstration. Les travaux auraient été menés par Von Neumann d’après les ztudes de Nikola Tesla, le père de l’électromagnétisme et précurseur du projet « HAARP ».

         
           Au départ, Nikola Tesla, essayait de mettre au point un système d’invisibilité pour la flotte américaine. Il ne prévoyait pas d’être prêt pour la date du 12 Août1943, fixée par l’Armée. Invoquant le danger planant sur le personnel du bord, il voulut repousser la date de l’essai. l’Armée le licencia et le remplaça par Von Neumann, qui était semble t-il moins regardant en ce qui concerne les pertes humaines. L’essai eut donc lieu à la date prévue. Ce fut parait-il, un succès total et inattendu.

         
           Malheureusement il n’y eu que deux survivants sur l’ensemble du personnel navigant. Le navire et son équipage furent, soit disant,  rendu invisibles pendant plus de trois minutes. Mais, chose qui n’était pas prévue au programme, le navire ne s’était pas rendu invisible. Il s’était téléporté.

         
           --  Je ne voudrais pas vous offenser, s’exclama Maggy, mais c’est de la science fiction que vous nous décrivez là, Professeur ! Personne n’a jamais entendu parler d’une telle expérience !

         
           --  Oui, je comprends votre étonnement. Mais cette aventure, suite aux pertes humaines enregistrées, fut classée « secret défense » par l’Armée. Et le projet fut abandonné quelques années plus tard. Cependant, vingt à trente ans après, les survivants ont parlé. Le secret fut levé. Mais comme la presse était muselée, il ne fut pas éventé.

         
           --  Ainsi, le voyage dans le temps et la téléportation seraient possibles ? Demanda Gérard.

         
           -- Il semblerait bien. Mais cependant j’émets des doutes, quant à la réussite du test de 1943. Comme les détails techniques de l’expérience n’ont pas été révélés, nous sommes dans l’impossibilité de la réitérer. Nous sommes obligés de reprendre les travaux effectués par Tesla.

         
           --  Peut-on connaître les raisons de vos doutes, professeur ? Demanda Maggy.

         
          -- Une telle expérience, malgré les pertes humaines, n’aurait jamais été abandonnée par l’Armée et encore moins révélée. Seule la présence de chercheurs aussi prestigieux que Tesla et Neumann, et surtout le fait qu’ils n’ont jamais démenti leur implication dans cette affaire, me laisse à penser que l’expérience a bien eu lieu.

         
          De plus, à la lecture des rapports effectués par la marine, ces chercheurs ont effectivement travaillés pour elle. Par contre, en ce qui concerne la réussite de l’expérience, tous les protagonistes de cette affaire tant morts, il est difficile de prouver la véracité des faits.

         
          un autre côté, le projet « HAARP » est bien une réalité. Il onctionne déjà. Tesla était un génie dans son domaine. Il était peut être même upérieur à Einstein, ce qui apporte encore une certaine crédibilité à la hose. Poursuivit le professeur.

         
          -- Apporter de la crédibilité, comme vous le dites Professeur, ne prouve en aucun cas la véracité de la   réussite de l’expérience, intervint Gérard.

              --  Oui. Vous avez raison. Quoi qu’il en soit, nos travaux sont encore loin d’en arriver là. Nous avons seulement réalisé une « Téléportation Quantique ». Et encore, nous n’avons réussi ce tour de force que sur les éléments les plus simples de la matière. Sur des « Qubits » pour tout dire.

         
          --  Excusez-nous Professeur, l’interrompit Gérard. Vous avez dit « Qubites » ? Pouvez-vous être plus précis, quand à ce terme ?

         
           Mais il était tard. Le Professeur Ramirez s’excusa d’interrompre l’entrevue.

         
           --  Si vous le voulez bien, je vous expliquerai le comportement des « Qubits », demain matin. Je pourrais vous recevoir vers dix heures au Centre.

         
           --  Entendu Professeur. Je vous remercie infiniment de votre accueil. A demain donc, dit Gérard en se levant.

         
          Voyant l’air épuisé de Maggy, il comprenait qu’il était temps de mettre un terme à l’entrevue. Une soirée entière de vacances pour visiter La Palma n’était pas de reste. Ils quittèrent Ramirez, enchantés de l’interview.