L\\\'Enfant qui venait du futur

Déc 2008,11 h du matin NADS

Je refusais énergiquement. Après palabre et avoir eu Michel au téléphone, il fut tout    de même convenu que nous prendrions Marilyne au passage et que nous ferions office de reporters pour commenter journalistiquement l'évènement, dans la Revue de l'Association. Donc, de toutes façons, j'étais piégée. Je n'aime pas me sentir manipulée, cela m'énerve.

 

 

 Mais, il y a une donnée de plus.  Je me sens surtout dépassée par le comportement de ces fanas de « survie urbaine ». Réfléchissez : Ils payent très cher un week-end d'hiver qui les met dans la rue, sans argent ni confort, chose qu'ils peuvent réaliser très bien, tous seuls, gratuitement.

Finalement, baissant les bras, j'ai suivi le groupe qui se dirigeait vers le bois de Vincennes.

 

            A dix heures du soir, un amalgame d'engins de locomotions divers et variés, avec prédominance de voitures de luxe, pétaradent dans le bois pour trouver des places dans les contre allées, sous le regard désapprobateur des habitués hommes, femmes, et transexuels qui trouvent qu'on leur bousille le métier.

                                                                                                                                                            

            Croyant à un happening de pré-fête de Noëls, quelques farfelus vinrent se joindre à nous pour chanter quelques cantiques. Très professionnels, Gauthier, Frank et le reste les écartèrent avec classe. La Survie en milieu inhospitalier pouvait commencer en fanfare, ou presque. Car il faut avouer toutefois, qu'à vingt deux heures trente, pile, les onze postulants n'étaient plus que dix, l'un d'eux ayant disparu sous la futaie avec une fausse dame aux seins nus, malgré le froid

 

A vingt trois heures, tout était réglé. En apparence. Après avoir distribué cent « Nads » à chaque participant, j'embarquais dans ma voiture pour les raccompagner chez eux,  Alain le Président de notre Association et Marilyne. Cette dernière avait accepté de donner son numéro de téléphone, aux pauvres démunis, comme ultime point de ralliement.

                                                                                                                                                 

Démunis ? Pas complètement : parce qu'avec cent « Nads », on peut affirmer que les onze inscrits sont vernis. C'est ce que j'explique à Marilyne que je laisse dubitative sur le pas de sa porte, malgré un bref résumé sur l'argent parallèle. 

 

 

           Je rappelle, pour ceux qui ne connaissent pas l'histoire de la monnaie franche, que l'aventure ne date pas d'hier. Je me souviens des cours d'ortho - économie que Michel donnait à une quinzaine d'inscrits en 99. Depuis, il essayait, en vain, de relancer l'aventure à grande échelle. Avec les tous récents événements des « Surprimes » on devrait pouvoir remettre en lumière ces multiples bienfaits. Bien sûr, on reparle, à cette occasion, du Troc, du Sel, comme on le ferait pour des petits jeux palliatifs. Et pourtant l'avenir de l'économie mondiale est à ce prix. Si j'ose dire.

 

Il y a tant à raconter sur ces Nads, faux billets et vraie valeur. Je ne résisterai pas longtemps au plaisir de décrire cette aventure qui, démarrée en 2000. dure encore. Mais, repartons du début des temps. L'argent, ce fascinant outil qui avec le sexe et la nourriture fait marcher, galopper frénétiquement les foules, n'existait pas du temps d'Adam et Eve.   

 

 

            Au commencement, avec la cueillette, les échanges, se pratiquaient déjà. « J'ai cueilli un ananas, disait le nomade à son voisin de promenade. Je sens que la moitié me suffira. Veux-tu le reste, contre trois de mes figues ?

                                                                                                                                              Et puis, un jour fatal, un de ces promeneurs s'arrêta dans un champ, l'entoura de fil

de fer barbelé et dit : « C'est à moi ! Tout désormais est à moi ! MON pré, MA femme, MON fils, MON cheval, MA charrue ! Et je tue tout étranger qui veut me les prendre ».

 

 

            La propriété, avec ses bagages innombrables et encombrants arrivait. Alors le troc, né il y a 150.000 ans, remplaça le simple échange. Le paysan engrangeait ce qui lui fallait pour vivre sans mourir de faim jusqu'à la saison prochaine. Même s'il a juste le nécessaire, il lui faut conserver    les aliments. Il invente donc la cuisson, la saumure, la fermentation, les salaisons, le fumage, les enfouissements en cave fraîche, etc.

 

 

Toutefois les prédateurs, les inondations, les tempêtes, les incendies, les sécheresses et autres dégradations en tous genres faussent les calculs. C'est le moment d'aller chez son voisin plus chanceux pour lui proposer ce qu'il pense être un peu de son futur « surplus », contre son « nécessaire » du jour. Hélas,  comment échanger, troquer désormais, un sac de pommes de terre contre la jambe de sa vache, sans la tuer ? L'idée d'un intermédiaire naquit.

 

 

            Petit à petit les monnaies d'échange se créent. Ce seront d'abord les pierres taillées, puis les pierres précieuses, les perles, les pièces de métal travaillées en or, en argent, frappées aux effigies des conquérants. Enfin le billet de banque, censé représenter une certaine quantité de matières précieuses mises dans les coffres d'un pays sera  créé pour plus de facilité de circulation. Jusque   là, tout va bien. En principe. 

 

 

  Chaque nation a une richesse variable due à ses efforts, à ceux de ses travailleurs, à   ses échanges avec les voisins et également à sa gestion de père de famille. C'est clair, logique,  de bonne compagnie. Bien sûr quelques guerres de ci de là, des colonisations, des indélicatesses flagrantes ou non, brouillent les donnes. Mais les besoins des après guerres, créés par toutes  ces destructions relancent croit-on, à point nommé,  l'économie.  Grâce à Dieu  ! De nouveau les balances rétablissent à peu près l'équilibre. Pour un moment. Bref, c'était le bon temps. Surtout pour les plus forts. Pourtant quelques économistes tirent déjà la sonnette d'alarme.

 

 Or, un fait nouveau va passer au premier plan. A savoir :  L'industrialisation.   

 

 

            Il est bientôt minuit. Je n'ai pas envie de dormir. Je reprends les notes prises pendant les cours de Michel sur la Monnaie Franche. Je crois que tant que je n'aurai pas décrit tout ce processus d'argent de merde, je ne pourrais pas aller me coucher. J'en arrive donc à cette histoire hallucinante de l'industrialisation stigmatisée par l'incroyable prophétie de Gesell.

 

 

Après avoir fait fortune en Argentine, à la fin du 19ème siècle, le germano-belge génial, Silvio Gesell (1862/1930) éditait « L'ordre économique naturel ». Il donnait dans ce livre, ses nouvelles idées pour échapper à la misère. Ministre des Finances de l'Allemagne de Weimar des années 20, il dût démissionner au bout de quelques mois, sous des calomnies diverses. A ce moment, il créa une monnaie parallèle, la Wära, utilisée jusqu'en 1932, par des centaines de milliers de Wäristes qui épousaient ses thèses. 

                                                                                                                                                            

            L'historique de la monnaie parallèle me fascine. Tout ce qui peut échapper aux systèmes fermés m'intéresse. L'économie actuelle est tellement loin du fonctionnement de ces fameuses Villes du Futur. Je n'oublie pas qu'en 3012, l'argent, les monnaies et même le travail n'existent pas. En étudiant l'histoire de Gesell, je me rendis compte qu'il n'avait fait que réactualiser une vieille formule. Il s'inscrivait avec Proudhon, dans la filiation de Boisguilbert (1646/1714), secrétaire de Louis XIV et fondateur de « L'Economie Politique », livre qui DEJA baptisait de criminelles, les monnaies à intérêt,  en cours à l'époque.

 

            En effet, à chaque grande crise, la Monnaie Franche a sauvé la mise : (1751 / 1790 /  1864 / 1928 / 1929 / 1930 / 1938 / 1958, etc. Et pourquoi pas 2008 avec les surprimes ?) Son intervention a écarté dans tous les cas où elle fut sollicitée, sans exception, et dans un temps RECORD, la famine et le manque d'emploi. Elle s'est développée au cours des siècles, chaque fois avec succès. On peut alors regarder le monde économique et monétaire d'un autre œil.

 

ACHETER SANS ARGENT ?

Ce serait le rêve ! Pour tout être normal, bien inséré dans notre monde actuel, le fait de pouvoir dépenser sans compter, tient du miracle. Et bien cette féerie a déjà existé de nombreuses  fois au cours des siècles passés. Elle est toutefois toujours inconnue de la plupart des gens. Le saviez-vous vous même ? Non ? On nous l'aurait donc caché ? Mais oui, et pour cause ! CAR ce n'est pas dans l'intérêt des banques. Et depuis quand ? Depuis toujours et surtout depuis qu'elles ont le monopole de battre monnaie. C'est à dire depuis le 19ème siècle.  Et le 20ème siècle rajouta au problème de la misère, causé par la crise de l'industrialisation, l'arrogance des Banques Privées. Cela ne date pas d'hier !

 

            1865 : Tel un précurseur, Sir Goschen, porte-parole des Banquiers Londoniens,        écrit dans le « London Times » : « Si un Gouvernement fournissait sa propre monnaie,        sans frais (intérêt), il serait sans aucune dette. Il aurait ainsi, tout l'argent nécessaire pour mener son commerce. Il deviendrait prospère à un niveau SANS précédent dans toute l'histoire de la civilisation ».  Et il se trouve que ce sont JUSTEMENT ces mêmes banquiers qui ont fait ouvertement assassiner le Président Lincoln, parce qu'il avait refusé de recourir          à leur monnaie porteuse d'intérêt. Cela se passait juste après qu'il ait expérimenté cette expérience fulgurante de la « Monnaie Sans Dette », sur deux ans. Cette audace  lui avait      fait gagner la guerre de Sécession.

 

            1887 : J.Adams écrit au Président T.Jefferson : « En Amérique, toutes les perplexités, confusions et détresses viennent moins des Défauts de la Constitution ou de son manque d'honneur et de vertu, que de sa catégorique ignorance de la nature de sa monnaie, du crédit  et de leur circulation ».

 

            1913 : Le 23 Décembre, le Congrès des USA prit la plus stupide mesure de l'histoire de la Monnaie. Il vota le « Federal Reserve Act », qui transférait à la « Federal Reserve Board » (Association privée de Banques Privées Américaines) son privilège constitutionnel (article 1-§8 de la Constitution des USA) de battre monnaie et d'en contrôler l'usage. Indigné, le Président James A.Garfield s'écria aussitôt :

 

« Celui qui, dans un pays contrôle le volume de la monnaie est maître absolument du Commerce et de l'Industrie toute entière. Il y a pourtant un moyen d'échapper aux Trusts Privés qui ont ce monopole illimité sur le sort des peuples : continuer à faire battre la monnaie par l'Etat et ainsi, pouvoir la maîtriser ».

 

La monnaie devenait une MARCHANDISE négociable, achetable et vendable au gré du cours des marchés, échappant à la logique équivalence des biens et des services. Les richesses n'eurent plus de correspondance réelle avec cet argent, censé les acheter. D'où le flou économique, au niveau des emplois et du social. Cet embrouillamini venait s'insinuer dans tous les milieux, politiques, industriels, commerciaux, syndicalistes, ainsi que dans tous les échanges entre nations.

                                                                                                                                

                           

            Un des rares Congressistes de l'époque, qui s'opposa formellement à cette aberration fut le père de Lindbergh. Il déclara avec énergie : « Cet acte établit le trust le plus gigantesque qui soit sur terre. Quand le Président des USA le signera, l'invisible ''GOUVERNEMENT  du POUVOIR Monétaire'', sera légalisé ! Cet acte est le plus grand crime de tous les âges ! » 

 

 

            Tout de suite l'or étalon s'entassa dans des officines privées qui, dès lors s'arrogèrent  en échange, le droit de battre monnaie. Le libre échange des biens disparut. La nourriture ne dépendit plus du tout des ressources agraires, mais de mouvements monétaires réalisés par de simple signatures sur de simples papiers.

 

            Voici, en vrac, les opinions des masters de l'époque :

 

Président A.Lincoln : « Quand le Gouvernement crée la Monnaie, les contribuables font l'immense

économie du montant des intérêts révolus ».

 

Mackenzie King, Premier Ministre Canadien : «Sans la création de la monnaie par le Gouvernement

les déclarations sur la souveraineté et le crédit sont futiles.

 

L.T.Mac Fadden, Président durant 22 ans de la Commission U.S. des Banques et Monnaies :   

« La Réserve Fédérale des Banques Privées, constitue l'institution la plus corrompue que

le monde ait jamais connu ».

 

Mayer Anselm Rotschild : Accordez - moi la création et le contrôle de la monnaie nationale et je ne

            me soucierai plus de qui fait les lois ».

 

 

            Mais finalement, personne n'a jamais démenti l'affirmation du brillant Sénateur U.S. Metcalf, à savoir que c'est l'intérêt de la monnaie de crédit qui constitue la raison principale des difficultés économiques. Personne n'a jamais parlé non plus des 190.000 Argentins qui,     partis d'un groupe de huit personnes, ont en quelques mois éradiqué la misère. Ils s'étaient désenglués de l'exclusion par la seule décision de s'unir dans un Réseau de troc pour l'auto suffisance régionale : « La Red Trueque Multiréciproque ».

 

 

               Personne ne parle du livre « Stamps Scrip » de FISHER, l'économiste fondateur de  l'ECONOMETRIE,  dans lequel il affirme que la monnaie franche est le «  SEUL  » moyen de combattre chômage et pauvreté. Pas un livre d'économie n'a jamais relaté ces faits. On croirait   que nous sommes comme le Professeur Chantemesse, Président de l'Académie de Médecine. A l'époque il disait : « Les microbes de Monsieur Pasteur n'entreront pas dans mon laboratoire » Dans les deux cas, même freinage de nos fantastiques cerveaux obscurcis par la peur de l'inconnu.



24/12/2008
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