L\\\'Enfant qui venait du futur

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Vous êtes La FAILLE.

          Il existe des glaciers lisses et immaculés s'étendant sous les yeux éblouis des alpinistes,  qui confiants, s'élancent sur cette étendue sans faille. Et JUSTEMENT, la faille est là. Sournoise et dangereuse, elle attend les imprudents….

          Voilà ce que vous êtes, chère « FAILLE ». On ne voit pas le danger que vous représentez. Vous nous engloutiriez, absorberiez, avaleriez... Puis vous nous expliqueriez soigneusement pourquoi vous le faites. Mais vous ne nous donnez jamais aucune raison valable de le faire. Votre argumentation se détruit d'elle-même, en ne reposant sur aucune rhétorique sensée.

          Vous êtes pire que le scorpion qui se détruit lui-même, en piquant la grenouille qui, pour lui rendre service, lui faisait traverser la rivière sur son dos. Il vaut mieux vous laisser à vos tergiversations peu, ou pas claires. Si par hasard on comprend vos affres, on s'aperçoit qu'elles font partie d'un territoire flou… ou qui semble tel. Mais l'est-il ? Ah, on ne sait pas…

          Ce territoire que l'on pourrait comparer à « l'inconnue du zéro » est peut-être plus valable que virtuel. Il se place, en effet, dans un domaine que nous ne connaissons pas.

          Mais qu'est-ce qu'une « Faille » peut cacher dans son insondable mystère ? Vous seriez un magicien, un spéléologue, un sage tibétain, ou même Dieu, que nous ne serions pas surpris…  Pourtant nous serions probablement à côté de la plaque. Il est plus facile de nommer « sage » ce que l'on ne comprend pas et qui s'appuie sur les temps morts du dialecte, que d'accepter de reconnaître la faille. Par exemple, vous, qui êtes cette faille redoutable et lancinante, translucide, et invisible...

Votre caractère :

          Vous êtes le champion toute catégories, de la démolition. Mais cela ne se voit pas. Vous brûlez ce que vous avez adoré… VOUS y compris… et vous allez même bientôt brûler vos propres désirs de destruction. Vous n'avez pourtant aucune raison pour le faire… et vous n'utilisez aucune logique…. Mais c’est comme ça. C’est tout. 

          Il vaut mieux ne pas essayer de vous comprendre et vous abandonner dans ce domaine sans consistance qui vous aspire irrésistiblement. Vous vous appuyez sur des temps morts peut-être plus chimères que destructions, situés à la limite de la compréhension, ces fossés sans fond qui font de vous cette faille !

Les élans de votre cœur :

          CRAC ! ! Qu'il est beau le bruit des craquements de la glace fendillée… des lézardes zigzaguantes qui creusent les murs… des ponts-levis de châteaux qui se fissurent ! Qu'ils sont superbes les cris des êtres disparus… dans des failles inconnues ! Quelles sont poignantes les figures des êtres que leur destin force à se transformer momentanément…Voilà ce que nous vous souhaitons : Un ou une fiancé(e) qui soit elle aussi une « FAILLE » amoureuse !

          Car cela existe « le ou la »  « FAILLE amoureuse… Si, si ! Enfin moi, je l’affirme ! Et personne ne peut me contredire, car ce n’est pas parce qu’on n'en a jamais vu que cela n’existe pas ! Et toc, me direz-vous !

Votre intellect :

          LA  LECTURE : Qu’est-ce que vous aimez lire ? En tête : « Les Grandes Jorasses »,  « Premier de cordée », « Descente aux enfers-dollars » de J-P Sulitzer, qui est lui-même une « Faille », puisque ses nègres s'engloutissent sans jamais en ressortir reconnaissables. Et surtout toujours le fameux « Jamais sans ma fille », qui montre de façon éblouissante comment passer par la faille, qui sépare le harem du désert, avec ou sans sa fille. Lecture recommandée aux Failles qui veulent se recycler, sans l'aide de fugueurs. Et puis les biographies d’hommes politiques ?

Vos distractions :

          Quel est votre JOUET ? Et bien, je vais vous le dire : le tonneau des danaïdes est votre joujou favori. Il y a aussi le puits sans fond, le gouffre de Padirac…. Vous y lâchez le plus de monde possible avec les accessoires, plumes, poils, tables, cuvettes, châteaux forts… et pour faire bon poids, vous basculez par-dessus bord votre précieuse personne inexistante autant que destructrice.

          Ah ! J'oubliais : vous aimez bien aussi en tant que « Faille », jouer avec les crevasses des glaciers.

Au travail 

Faire sauter les barres des HLM ? Inventer des engins volants non identifiés qui passent par des zones de turbulences que la tour de contrôle n’a pas vues ?

A table :

          Il y en a qui chantent : « C'est à boire, à boire, à boi… reu... ».

          Vous, vous buvez de l'acide sulfurique sans chanter, et personne ne s'aperçoit de votre présence au banquet de la première communion…

          Si, on voit bien tout de même les trous que vous faites dans la nappe avec vos mégots, les tranchées que vous laissez avec vos pieds dans le tapis. Quand à vos voisins, c’est pareil. Ils savent à peine qu'ils existent.

          Et ils sont méprisés par le Shérif, comme vous.

          Ne faites pas de trous dans la nappe en déchiquetant le plan de table, qui vous place dangereusement en face du Shériff. Etudiez le tout de même, au hasard : 

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