Lisbeth. Samedi15/10/2011. La cuisine astrologique.
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Ce soir je suis tombée par hasard, en cherchant mes chaussettes sous le fauteuil placé devant la cheminée, sur notre CD traitant d’un livre sur la cuisine astrologique que j’avais écris il y a dix ans. A cette époque, je l’avais porté à une Maison d’Edition, dont je tairais le nom par pudeur, vous verrez pourquoi tout à l’heure.
La boite en question l’avait tirée à quinze mille exemplaires. Miracle, ils avaient tous été vendus en deux mois. Mais, je ne sais pas pourquoi, il ne fut pas question de réédition. Pourtant cela s’était arraché comme des petits pains. Tous les médias en avaient parlé. Surtout, pour la plupart du temps se foutre de moi et de l’astrologie en général.
Oui, je suis grossière, on l’a déjà dit et je suis comme ça depuis que j’ai fait les Beaux Arts. Je dis volontiers : Allez vous faire encuver si cela ne vous plait pas. C’est à dire vous faire mettre dans une cuve, ou un cul de basse fosse, de cul (1630), de basse et de fosse (1421). Ou encore vous faire encastrer, mais ça, ça fait mal.
Je m’égare. Revenons à nos moutons, si mouton il y a. Comment moi, si fascinée par l’étrange, mais écœurée par ce qui n’est pas logiquement expliqué concretement, avais-je pu écrire un livre sur l’astrologie ? Chose qui n’a jamais été ma tasse de thé.
C’est tout simple. A l’époque j’avais une amie Irma qui, dans son Institut de beauté Avenue Marceau, soignait ses clientes avec toutes sortes de méthodes farfelues, mais qui marchaient de façon étonnante. Je pense à l’effet placebo.
A chacune de ses trouvailles, elle me faisait venir pour expérimenter le truc innovant, afin de pouvoir en parler aux médias qui ne manquaient jamais de faire des reportages époustouflants, vu les scoops assurés. Je me souviens par exemple, d’un Grand Maître de Shia Tsu Japonais, sensé transformer en éblouissance, la peau la plus flétrie, boursouflée, ou couverte de boutons.
Rendez-vous avait été pris pour que je vienne tester la chose. Je me suis donc retrouvée, nue comme un ver, complètement à poil, pour tout dire, devant un petit japonais de quatre vingt ans et plus, mais musclé et vif comme une couleuvre. Il était accompagné d’un immense gaillard baraqué, d’un mètre quatre vingt quinze, qui faisait office de traducteur.
Pudeur mise de côté, je m’appliquais à comprendre les explications de l’interprète, pour les consigner par la suite et les réécrire soigneusement sur papier. Le Grand Maître, petit par la taille mais haut par le talent, me présenta un bout de bois orangé, de la taille d’un petit rouleau à pâtisserie, et arrondi aux deux bouts.
Brusquement, il se jeta sur mon estomac, sans prévenir, en me portant des coups violents et répétés, avec son engin de torture. A peine avais-je poussé un cri horrible, qu’il avait déjà attaqué le ventre, les cuisses, le dos. Il me secouait, me retournait. Je hurlais, ne comprenant qu’à demi, les explications fournies par la voix caverneuse de l’assistant.
En sortant de là, je n’avais pas la peau plus fraîche qu’en entrant. Plutôt moins. Mais il était entendu qu’il fallait un minimum de quinze séances, pour que cela commence à se voir. Vue la souffrance ressentie et en y ajoutant le prix de la cure, je me demandais qui pouvait suivre des soins de beauté japonais pareils.
Mais il y avait foule chez Irma ! Toutes les dames des quartiers chics se précipitaient. A tel point qu’il n’y avait pas assez de place pour tout le monde, le Grand Maître ne restant en France que deux mois. Il fallait faire vite. Mes articles que je rédigeais de façon précise quand à la violence des soins, mais cependant élogieuse par amitié et croyance en la pure honnêtetée de mon amie Irma, firent fureur. On en redemandait. Les magazines féminins se jetaient dessus. Bref, par charité, je ne prononcerai pas le mot de gogo.
Six mois après, Irma m’appelait pour me faire part de sa nouvelle trouvaille. Elle faisait maigrir ses clientes par l’astrologie. J’aime bien Irma, mais je ne vais dans son Institut, que pour l’interviewer. J’ai horreur de me faire tripoter la peau, comme d’aller chez le coiffeur, me maquiller, me pomponner, etc. Le matin je me secoue la tête pour me coiffer et ne touche surtout pas à mon visage.
De plus, pour parler de bouffe dans ce cas précis de soins amaigrissants, je ne mange qu’une fois par jour, dans l’après midi ou vers le soir. Bien que je sois une bonne fourchette, je ne suis pas grosse, car la base de ma nourriture est composée de légumes bouillis, pain, beurre, fromage et un peu de protéines animales deux fois par semaine.
J e décidais tout de même d’aller voir Irma, en tant que journaliste seulement. Je trouvais chez elle, une dame astrologue tout à fait convenable, ce qui n’est pas incompatible. Cette dernière m’expliqua en quelques mots, qu’il n’y avait rien de plus facile que de maigrir et surtout de se bien porter, grâce à une nourriture appropriée, en suivant les conseils écrits dans le ciel.
Sa phrase : Les astres influent, mais ne déterminent pas, me plut tout de suite. En effet, j’avais souvent remarqué que les individus de même signe avaient de vagues similitudes de comportement. J’ai trois amis « Lions », qui aiment bien diriger en grands seigneurs qu’ils sont, le petit peuple qui les entoure. Et pas question d’éviter leur patte s’ils ont décidé de contrôler la manœuvre.
Avec moi, cela fait des étincelles, mais en fin de compte, ils sont toujours superbes et généreux. Pourquoi ces trois là seulement et pas Odile qui est « Balance » comme moi, ou Kevin qui est « Sagittaire » ? Bref, j’écoutais la dame astrologue, de son petit nom Yvette, me dévoiler les dessous gastronomiques astraux.
Elle m’expliqua que chaque Signe porte en lui, des atouts et des faiblesses de
Constitution et de naissance. La Balance par exemple, qui a les reins fragiles, doit donc éviter le vin blanc. Heureusement je n’en bois pas, ni du rouge, ni aucun alcool. Quelle pot j’ai….
Elle prescrit donc à ses patients qui sont ici chez Irma plus particulièrement des patientes, quoique l’Institut reçoive de plus en plus d’hommes, des ordonnances leur indiquant ce qu’ils doivent manger et surtout éviter de manger.
Cerise sur le gâteau, Yvette me donna un papier sur lequel était inscrit ce que chaque signe aime et déteste, ce qui lui est bon, ce qui lui est mauvais, avec quelques recettes types. Tout de suite je remarquais quelque chose d’insolite. Croira qui veut, mais dans l’ensemble les gens aiment ce qui est mauvais pour leur santé et détestent ce qui leur est bon ! Sauf la « Vierge » qui de temps en temps peut être folle, mais qui la plupart du temps, est sage.
C’était tellement insolite qu’immédiatement j’écrivis un livre là dessus. Il fut édité. En deux mois il était épuisé. Toutes les librairies de France et de Navarre réclamaient à corps et à cris, une réédition que la Maison d’Edition refusa. Je voulais acheter, même à prix d’or, les trois cents exemplaires qui restaient en stock, mais on me dit non, car promis au pilon. C’est la règle.
Il ne m’en reste plus qu’un. J’ai décidé de le sortir en CD. Avec des recettes concoctées par mon ami Yan, et de le mettre sur mon Blog. De toutes façons, dans le Monde du Futur, tout est gratuit. Comme c’est ma devise, même dans ce monde pourri du Présent, j’en fais cadeau.
Je dis même merci à ceux qui s’intéressent à cette chose étrange, l’écriture d’un livre sur l’astrologie, écrit par quelqu’un qui n’y croit pas.
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